Banca di Roma, pionnière des fusions à l’italienne
Cahiers de l’Agefi
CESARE GERONZI, à cinquante-sept ans, peut s’estimer comblé par M. Amato et sa loi. Après vingt ans a la Banque ditalle, il est nommé, en 1980, directeur général du Banco di Napoli puis, en 1982, de la Caisse d’épargne de Rome qu’il réorganise et lance à l’assaut de la péninsule
CESARE GERONZI, à cinquante-sept ans, peut s’estimer comblé par M. Amato et sa loi. Après vingt ans a la Banque ditalle, il est nommé, en 1980, directeur général du Banco di Napoli puis, en 1982, de la Caisse d’épargne de Rome qu’il réorganise et lance à l’assaut de la péninsule. En 1989, il rachète a l’IRI 51 % de Banco Santo Spirito pour 800 miliards de lires puis la fusionne en 1991, ce qui fait passer la Caisse de Rome d’une dimension régionale au sixième rang national. Cesare Geronzi ne s’arrête pas là et jetle son dévolu sur Banco di Roma, l’une des trois banques d’intérêt général, qui a d’allleurs cédé Santo Spirito. Au terme de la fuision prévue en avril 1992, L’IRI ne vend pas directement mais apporte 55 % du Banco di Roma et obtient, en échange, 35 % du holding de la nouvelle institution. La Caisse de Rome apportera, de son côté, 71 % de la Banque Santo Spirito dans le holding et en recevra 65%.
Le nouvel établissement baptisé Banca di Roma devient l’une des toutes premières banques du pays avec un total de bilan de 130.000 milllards de lires et plus de 1.000 agences d’ici è la fin de 1992. Uné stratégie pleine de promesses, comme nous l’expllque Cesare Geronzi. Les étudés tablent sur une marge d’intermédiation de 4.700 milllards de lires et un résultat brut d’exploitation de 1.223 milliards de lires soit 5,6 milliards de francs.
- “L’Agefti” . Pourquoi avoir choisi un rapprochement avec le Banco Santo Spirito et le Banco di Roma?
- Cesare Geronzi. Question de géographie d’abord. Elles se trouvaient à Rome toutes es deux. Pour éviter les problèmes d’organisation, mieux vaut des sièges dans la même ville.
Question de stratégie ensuite. Santo Spirito, bien implantée dans le Latium, nous permettait de renforcer notre assise régionale alors que Banco di Roma offrait une complémentarité avec une bonne dispersion sur le territoire et à l’étranger.
- La fusion s’est passée si vite qu’on a suggéré que Giulio Andreotti avait sponsorisé l’opération. Et même que la loi Amato avait été conçue pour entériner un mariage préparé a l’avance. C’est une belle opération puisque, en achetant Santo Spirito, vous vous retrouvez en fait en possession de deux banques.
- Andreotti n’a rien sponsorisé. Il a accepté le projet parce qu’il était bon, que l’on avait beaucoup travaillé sur des objectifs clairs et que les autorités monétaires nous accordaient leur confiance. Cela dit, nous ne possédons pas réellement deux banques mais 65 % de la nouvelle entité Banca di Roma, qui, c’est vrai, est beaucoup plus grosse. L’IRI, après le mois d’avril, devrait sans doute vendre sa participation.
- Vous avez concrétisé la première fusion depuis le vote de la loi. QueUe a été la chose la plus difficile à réaliser?
- La gestion des 24.000 employés de la nouvelle entité qui sont syndiqueés a 90 %. Actuellement, et ce pour encore trois mois, je passe 50 % de mon temps avec les syndicats.
- Les opérations de fusion coûtent cher. Avez-vous l’intentlon de grossir encore?
- L’absorption de Banco Spirito a été un grand succès puisque, en un an, le résultat brut a augmenté de 15 %, a 1.150 milliards de lires. Nous avions mobillsé 3.000 personnes sur le projet et, sutout, nous avons tout changé sauf le directeur général et le président On table sur 2.000 milliards de lires à la fin de 1992.
Cela dit, les réévaluations d’actifs devraient entraîner un accroissement des taxes sur les plus-values de 150 a 250 milliards de lires.
Nous prévoyons, d’ici à juillet 1992, 1.150 agences, soit environ 200 nouveaux guichets, et la prise de participations minoritaires dans des banques régionales. A l’étranger, nous cherchons également dês participations, si possible majoritaires, dans dês banques locales. Banca di Roma prévoit d’harmoniser sa présence em France et de se développer en Espagne.
- En fusionnant, le nom de la banque passe de Banco a Banca. Pourquoi ce changement de genre?
- Le changement de nom vise à donner une image plus moderne de la banque car Banco est un vieux mot qui renvoie aux monts-de-piété. Notre objectif est de rendre Banca di Roma aussi rentable que la Caisse d’éparne de Rome dont le bilan a été multipilé par trois entre 1985 et 1990.
Hélène Vissiere